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Libération
Reportage

Gandrange fait le deuil des engagements de Sarkozy

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Un an après le plan social, les salariés d’ArcelorMittal rappellent le Président à ses belles promesses.
publié le 5 février 2009 à 6h51
(mis à jour le 5 février 2009 à 6h51)

Onze heures à Gandrange. Il fait froid. Il pleuviote. Les militants de la CFDT ont passé sur leurs manteaux les chasubles orange de leur syndicat. Certains ont revêtu combinaisons et guêtres ignifugées de fondeurs. Ils sont une cinquantaine, rassemblés à l’entrée ouest du site ArcelorMittal. En janvier 2008, c’est par là qu’ils avaient «infiltré», dans le dédale de bâtiments industriels, les journalistes venus couvrir le comité d’entreprise officialisant la suppression de 575 postes. Fermeture de l’aciérie et du train à billettes. Un après-midi de cris et de colère.

Quelques jours plus tard, le 4 février, Nicolas Sarkozy était venu les voir. Il avait pris des engagements. Les sidérurgistes s'en souviennent. Ils ont même gravé le discours du chef de l'Etat sur un CD. Un an plus tard, ces paroles tournent en boucle sur une installation audio bricolée au cul d'une camionnette : si une solution crédible existe, «l'Etat préfère investir pour moderniser le site plutôt que de payer de l'argent pour accompagner des gens soit en préretraite, soit au chômage […]. Nous sommes prêts à mettre de l'argent pour faire des investissements qui auraient dû être faits depuis longtemps !» dit le Président.

Happening. 4 février 2009, une matinée d'amertume et d'ironie. «Ah, elles sont belles ces phrases, putain…» lâche un ouvrier. La CFDT a acheté une plaque de granit et fait inscrire un texte dessus : «Ici reposent les promesses de N. Sarkozy, faites le 4 fév