Le message est clair, selon un fonctionnaire, interrogé par le quotidien finlandais Helsingin Sanomat :«Si la loi n'est pas approuvée, Nokia quitte la Finlande.» Un chantage à la délocalisation, pour garantir l'adoption d'un texte permettant à l'entreprise de surveiller les courriels de ses employés. Cet amendement modifiant la loi sur la protection des données informatiques sera soumis au parlement finlandais le 24 février. Et adopté, malgré les critiques des juristes qui dénoncent une violation des droits des salariés.
Ces révélations ont fait l'effet d'une bombe en Finlande. La direction de l'équipementier a aussitôt démenti. Le Premier ministre centriste, Matti Vanhanen, a déclaré qu'il n'était au courant de rien, de même que le ministre des Télécoms et le président de la commission constitutionnelle du Parlement. Helsingin Sanomat affirme pourtant avoir rencontré plusieurs dizaines de politiciens, fonctionnaires et syndicalistes. Tous affirmant la même chose : si la loi, rebaptisée «lex Nokia», n'est pas adoptée, le groupe menace de faire ses valises, emportant avec lui 1,3 milliard d'euros de recettes fiscales et 16 000 emplois. De quoi faire réfléchir. D'autant que le texte, selon ses défenseurs, vise à protéger les compagnies finlandaises contre les risques d'espionnage industriel.
Si l’amendement est voté, les sociétés pourront surveiller les communications électroniques de leurs salariés. Elles n’auront pas le droit de lire le cont