Déjà surnommé le «Madoff japonais», Kazutsugi Nami, 75 ans, patron d'une entreprise de literie en faillite, a été arrêté cette semaine à Tokyo, avec vingt autres suspects, pour avoir confondu ses futons avec les matelas de la Bourse. Dans cette énorme affaire d'escroquerie qui secoue le Japon, l'argent parti en fumée n'atteint pas, certes, les 50 milliards de dollars évaporés de Bernard Madoff, mais le système frauduleux monté par le vieil homme rappelle à bien des égards le business mensonger de l'ex-patron du Nasdaq. Un système pyramidal à la Ponzi : Nami trompait ses clients en prétendant leur offrir, sous l'oreiller, des placements exubérants avec l'argent des précédents déposants. Un «système infaillible», assurait-il.
Depuis huit ans, Nami a trompé au moins 37 000 personnes, qui ont investi dans ses promesses un total d'au moins 126 milliards de yens (1,1 milliard d'euros). Une somme considérable, puisque ses victimes étaient de petits épargnants. Nami avait dans ses ressorts un argument imparable : il leur promettait un placement mirobolant de «36 % par an», objectif impossible et qui curieusement semble avoir peu fait douter les dizaines de milliers de naïfs tombés dans son piège. Pour appâter ses clients, le malin Nami avait créé une vraie monnaie parallèle, digne du Monopoly, baptisée enten, association des idéogrammes en («yen») et ten (de tengoku, «paradis»). Dans son monde merveilleux, chaque nouveau