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Libération

Attentisme et hésitations

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publié le 10 février 2009 à 6h52
(mis à jour le 10 février 2009 à 6h52)

Les atermoiements de nos dirigeants face à la crise sont inquiétants. Il est difficile de distinguer ce qui tient de l’aveuglement sur la situation, des égoïsmes nationaux et des blocages politiques.

Les gouvernements européens, d'abord, incapables de se coordonner, comptent sur leurs partenaires commerciaux pour faire la relance à leur place. On retrouve ici un résultat simple et bien connu de la théorie des jeux : si une action (la relance budgétaire) bénéficie en partie aux autres joueurs (les partenaires commerciaux), chacun a intérêt à ne rien faire ou très peu. Cela alors même que tous s'accordent sur le fait que chaque pays serait dans une meilleure situation si tous relançaient. On a aussi assisté à une variante : un plan tonitruant est annoncé mais, lorsqu'on regarde en détail les chiffres, on se rend compte que les effets attendus pour 2009 risquent d'être très limités. C'est la conclusion d'un rapport récent de Bruegel, un think tank européen.

La dissonance entre l’annonce et la réalité vient en particulier des mesures de trésorerie en faveur des entreprises, qui ne peuvent être assimilées à une dépense puisqu’il ne s’agit que de prêts subventionnés. Du coup, les plans de relance ne représentent au mieux qu’environ 0,8 % du PIB en moyenne en Europe. La France est en dessous, à 0,7 %. On est loin de la cible de 1,2 % du PIB, proposée par la Commission européenne, qui paraissait déjà modeste. Celle-ci, dont le rôle aurait dû être de coordonner les plans de re