«La France n'abandonne pas son industrie automobile. Nous demandons à l'industrie automobile de ne pas abandonner la France.» C'est ainsi que le secrétaire d'Etat à l'Industrie, Luc Chatel, résumait hier le deal conclu en grandes pompes élyséennes par PSA, Renault et l'Etat. Un «pacte auto» qui laisse apparaître des asymétries, malgré le «gagnant-gagnant» dont il se réclame.
Nicolas Sarkozy avait eu le verbe dur lors de son intervention télévisée jeudi dernier. Il avait fustigé ceux qui délocalisent «en Tchéquie» et avait martelé qu'en échange des deniers publics, les constructeurs devaient fournir des «contreparties» solides en arrêtant les délocalisations et en maintenant l'emploi en France. Le président avait même parlé de «relocaliser» la production. De relocalisation, on n'entend plus parler aujourd'hui. Et les autres contreparties paraissent bien fragiles alors même qu'elles ont été arrachées aux prix d'âpres négociations.
«Cadeau». PSA Peugeot Citroën a ainsi rechigné à s'engager à ne pas fermer de site en France quand Renault, détenu à 15 % par l'Etat, était logiquement plus facile à faire plier. «Voyant la situation se dégrader, et voyant qu'il n'arracherait pas la parité avec Renault sans cet accord», Christian Streiff, PDG de PSA, a fini par céder, analyse Bernard Jullien, du think tank sur l'automobile Gerpisa. «Le cadeau de la taxe professionnelle [supprimée dès 2010, ndlr