Elle a une maison à payer, quatre enfants, et un mari dans la même usine. «Ca sent mauvais», dit-elle. Alors elle pense prendre les devants. Partir, volontairement, mais «pas à l'aveuglette». Sandrine, 39 ans, cariste depuis 2001 chez Renault, a pris rendez-vous à la cellule «Espace conseil» mise en place par la direction, en octobre, sur le site de Sandouville qui emploie 3 700 personnes, près du Havre (Seine-Maritime). Ici, suite à la mévente du dernier modèle de la Laguna, de la crise internationale et de l'effondrement du marché, 1 000 emplois doivent être supprimés d'ici avril, sur les 4 000 annoncés en France, dans le cadre d'un plan de départs «volontaires».
«Complet». Sandrine«cherche quelque chose qui puisse [la] sortir de là». C'est à l'entrée de l'usine que Renault a installé la cellule «Espace conseil», réaménageant l'espace où, quand les temps étaient plus favorables, les modèles flambant neufs étaient exposés à l'attention du personnel. Des salles de réunion pour des entretiens confidentiels avec les consultants venus de Paris ont été montées, des lignes téléphoniques et deux bornes Internet installées. A l'entrée, un présentoir avec des fiches : «Aide au retour au pays», «Temps partiel de fin de carrière», «Mobilité géographique», «Départ volontaire à la retraite», «Congé de reclassement»… En face, sur des télés, sont montrés des reportages sur divers métiers (coiffeur, horloger…) et, au plafond, défilent sur écran de