Menu
Libération
Enquête

Banques : l'agence tous risques

Article réservé aux abonnés
Du retraité inquiet au client qui s’estime lÉsé, les employés de banques font face à une hausse des «incivilités».
0 (Reuters)
publié le 12 février 2009 à 6h51
(mis à jour le 12 février 2009 à 6h51)

Ils se sont bien moqués des collègues de «la Générale». Les mails venaient même de Londres pour vanner les banquiers de la Société générale et leur affaire Kerviel. Et puis avec la crise financière, leur tour est venu. Ce directeur régional d'une banque de réseau raconte : «Je présentais mon métier dans le collège de mon fils, j'avais un micro… et tous les parents me charriaient sur les millions perdus.»

Au bureau, ça donne des railleries sur l'air du «avant de donner des leçons, apprenez à gérer votre compte». Ou des menaces : «Un client a lancé à une de mes collègues : "Vous avez intérêt à me rendre mon argent sinon…" Il a poursuivi avec le geste du couteau sous la gorge», témoigne cet agent de la Caisse d'épargne. Le meurtre d'une employée de la Bred a bouleversé la profession, sans que personne ne se risque à faire un lien direct avec la crise.

Mardi, le médiateur du crédit, René Ricol, a lui-même dit son «inquiétude devant la montée de l'animosité contre les collaborateurs des banques. On voit cette montée de haine, on assiste physiquement à cela». «Je le dis devant les maires, les parlementaires… Arrêtez de faire l'amalgame. Ne dites plus : "Les banquiers sont responsables", dites "les patrons des banques" !» explique-t-il à Libération.

«Si Claire Chazal disait…» Il n'y a pas d'étude officielle sur ce qu'on appelle les «incivilités» dans les banques («On n'a pas de chiffres»,