Cela ressemble à une violente contagion planétaire. La Russie augmente ses droits de douane sur les voitures importées, l’Equateur sur les téléphones portables, l’Inde sur les jouets chinois, les Etats-Unis veulent protéger leur production d’acier… Et voilà la France accusée, depuis deux jours, de privilégier son industrie automobile nationale au détriment de ses partenaires européens. Est-ce le retour en douce de pratiques protectionnistes, pourtant honnies par une majorité d’économistes et de responsables de gouvernement (du moins officiellement) ? Début de réponse ci-dessous.
Le plan automobile français en accusation
La France va se retrouver en position d'accusée lors du Sommet européen extraordinaire qui a été convoqué le 1er mars afin d'adopter une nouvelle batterie de mesures contre la crise. Son plan d'aide à l'automobile reste, en effet, en travers de la gorge de la Commission européenne et de ses partenaires qui l'accusent de protectionnisme. En cause, les contreparties exigées des constructeurs par le gouvernement qui, en échange de son aide financière, a imposé le gel de l'outil de production, le maintien des effectifs actuels et l'engagement de la fabrication en France des futurs véhicules électriques. Pour la Commission, ces exigences sont «contraires aux règles du marché unique car elles constituent un obstacle à la liberté d'établissement dans l'Union», comme l'a expliqué le porte-parole du commissaire chargé de la Concurrence, Neelie Kroes.