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Libération

Les actionnaires coulent le sauvetage de Fortis

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Belgique. La cession de la banque à l’Etat a été refusée.
publié le 12 février 2009 à 6h51
(mis à jour le 12 février 2009 à 6h51)

«A ceux qui penchent du côté du oui, je peux comprendre leur position car nous sommes soumis à la propagande, à la menace et à la désinformation. Tout a été fait ces derniers jours pour faire peur aux actionnaires, au mépris de la réalité, au mépris des faits.» Il est un peu plus de 13 h 30 hier lorsque Mischaël Modrikamen, l'avocat vedette des actionnaires de Fortis, lance son appel. Et d'ajouter à l'adresse des actionnaires familiaux historiques de la banque : «Qu'aurait fait votre père ou votre grand-père ? Se serait-il couché devant le diktat de l'Etat ou aurait-il dit "non, non, non" ?»

«Un vendu». L'heure est grave. Fortis, pilier de la finance belge, joue son avenir au Parc des expositions de Bruxelles. Des milliers d'actionnaires sont venus à l'assemblée générale pour voter pour ou contre le plan de sauvetage décidé par le conseil d'administration et l'Etat belge en octobre, au début de la tempête financière. Un plan en trois volets (nationalisation par l'Etat néerlandais des activités aux Pays-Bas ; nationalisation par la Belgique de Fortis Banque et revente de 75 % de cette dernière à la BNP) destiné à éviter la faillite de la première banque du pays, mais qui laisse les actionnaires sur la paille. Et ils sont nombreux, grandes fortunes comme petits épargnants.

Avant octobre, placer son argent dans Fortis c'était agir en «bon père de famille». «Il y a les actionnaires de Fortis, mais il y a aussi ceux de l'Etat belge que sont le