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Libération
EDITORIAL

Suicidaire

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publié le 12 février 2009 à 6h51
(mis à jour le 12 février 2009 à 6h51)

Depuis vingt ans l’un des piliers de la construction européenne est la coordination des politiques économiques. Cela n’a jamais été facile, mais c’est grâce à ce principe qu’on a pu construire le marché unique et mettre en place l’euro. Plus largement, la philosophie qui sous-tend l’Europe depuis 1957 est la libre-circulation des biens, des personnes et des investissements.

Aujourd’hui, alors que la crise se fait plus menaçante, il serait suicidaire de revenir sur ces principes dont les Européens ont tous bénéficié. Toute tentation de repli sur soi ou de préférence nationale mettrait à mal ce fragile mais profitable édifice. Les Européens ont besoin plus que jamais de grand marché, de fluidité, de coopération et de coordination. Nicolas Sarkozy s’est montré plutôt habile lors de la présidence française de l’UE. Le problème c’est qu’il se considère encore comme président alors que c’est à la République tchèque d’assurer cette charge. Ses déclarations brutales contre la politique britannique ou les délocalisations en Slovaquie ne sont pas de saison. La France doit jouer le jeu européen selon les règles. Déjà, les politiques budgétaires des Etats membres filent dans tous les sens et les plans de relance sont divisés entre défenseurs de l’investissement ou de la consommation. Arrêtons la dérive. Bien sûr, il faut défendre l’emploi industriel mais dans le cadre européen et non, comme en Italie ou en France, en bloquant les délocalisations intracommunautaires. Tout retour en arrièr