Menu
Libération
EDITORIAL

Chiche !

Article réservé aux abonnés
publié le 13 février 2009 à 6h51
(mis à jour le 13 février 2009 à 6h51)

Le débat lancé par Nicolas Sarkozy sur le partage des profits est bien sûr une affaire de circonstance. Face à l’affichage prévu des gros profits des groupes du CAC 40, il fallait réactiver les propositions déjà faites sur l’intéressement et la participation. On ne pouvait laisser des groupes très bénéficiaires distribuer de forts dividendes en ayant l’air d’oublier les salariés.

Mais au-delà du moment particulier de cette crise où l’on publie de bons chiffres 2008 en attendant une année 2009 très difficile, il est intéressant d’observer le changement de discours du président de la République sur le partage travail-capital.

Jusqu’ici, dans ce débat, il s’en était tenu au célèbre «travailler plus pour gagner plus» et à la remise en question des 35 heures. Aujourd’hui que l’emploi est menacé, il parle de partage des profits entre salariés, actionnaires et investissement. Il faut certes le prendre au mot. Si depuis plusieurs décennies, la part de la rémunération du travail dans le PIB est restée statistiquement stable, les inégalités salariales, elles, ont augmenté.

On se retrouve dans une situation à l’Américaine où une petite minorité capte la majorité des profits. Les raisons en sont multiples : affaiblissement syndical, pression du chômage et gains de productivité constants.

Si du côté du gouvernement existe actuellement une vraie volonté de revaloriser le travail , il faut sauter sur l’occasion et entamer des négociations de fond.

La crise aura eu dans ce cas quelque chose de