Les grosses entreprises sont-elles immunisées contre la crise ? Alors que l’Insee vient d’annoncer que le PIB français s’était effondré de 1,2 % au quatrième trimestre 2007, la publication des résultats 2008 des entreprises du CAC 40 fait tâche. Malgré un automne et un début d’hiver marqué par la crise, nombre d’entre elles ont fait plus que limiter la casse. C’est le cas de Total : le groupe pétrolier a annoncé hier 13,9 milliards de profit, le record historique de bénéfice pour une entreprise française. Sanofi (7,1 milliards) et ArcelorMittal (6,4 milliards) n’ont pas non plus trop souffert. Et selon les analystes, les 40 entreprises de l’indice vedette de la Bourse de Paris pourraient dégager un profit cumulé de 85 milliards d’euros, contre 100 milliards en 2007. Un pactole qui pourrait susciter l’envie des salariés, après la grande grève du 29 janvier sur le pouvoir d’achat, et alors que les syndicats doivent rencontrer le 18 février le gouvernement pour parler partage des richesses.
«Equitable».Le climat social est à la revendication. Même dans les secteurs qui vont mal. Ainsi, à l'usine Renault de Douai (Nord), 15 % des salariés ont fait grève pour réclamer une hausse des salaires et de la prime d'intéressement, alors que le constructeur a annoncé être resté tout juste bénéficiaire. Chez Total, la publication des résultats permet aux syndicats de se faire entendre. Pour l'Unsa du groupe pétrolier, ces résultats «posent la question d'un partage équit