Nicolas Sarkozy est décidément incorrigible. Après avoir répété qu'il serait le président du pouvoir d'achat, avant de battre en retraite, le président de la République vient de créer un nouveau front sur sa gauche : celui du partage des profits des entreprises. Lors de son intervention télévisée du 5 février, il a étrangement ouvert un dossier porté depuis plusieurs mois par tous les partis de gauche : trouver un nouvel équilibre entre la rémunération du capital et celle du travail. Et notre Président de proposer sa recette des trois tiers : un tiers des bénéfices devant aller aux salariés, un autre aux actionnaires (sous forme de dividendes) et le dernier devant être réinvesti dans l'entreprise «pour financer son développement». Mais si la formule est très séduisante sur le papier, elle est malheureusement tout à fait inepte d'un point de vue économique. Sauf à vouloir déclencher, pour la plus grande joie des syndicats, une révolution salariale dans ce pays.
Il y a deux façons de comprendre la recette Sarkozy. On peut imaginer qu’il a voulu dire qu’idéalement la masse salariale doit représenter un tiers des bénéfices réalisés. Or la plupart des entreprises (notamment celles à forte intensité en main-d’œuvre), dépensent déjà chaque année en salaires beaucoup plus que ce qu’elles dégagent en bénéfice. Même pour le cas particuliers de Total (lire page 4), la masse salariale (6 milliards d’euros) pèse déjà plus d’un tiers de ses bénéfices. Donc la règle sarkozyste s’ap