Depuis vendredi, la décroissance de l'économie française est devenue une réalité chiffrée. Le recul du produit intérieur brut (PIB) a atteint 1,2 % au quatrième trimestre selon l'Insee. Une contre-performance historique. Jamais depuis 1974 et le premier choc pétrolier, la France n'avait connu un plongeon si brutal de son activité. Sur l'ensemble de 2008, la croissance n'atteint que 0,7 % après 2,1 % en 2007, ce qui a amené la ministre de l'Economie, Christine Lagarde, à revoir radicalement sa prévision pour 2009. Le recul de la croissance sera d'au moins 1 % en 2009, a-t-elle estimé, très loin de la fourchette précédemment envisagée (+ 0,2 à + 0,5 %). Il faudra attendre début mars pour connaître les «hypothèses» du gouvernement pour cette année, mais tout le monde à Bercy reconnaît qu'après les trous de 1975 (- 1 %) et 1993 (- 0,9 %), 2009 est bien parti pour rester comme la pire récession de l'après-guerre. Par la voix de son secrétaire à l'Economie Michel Sapin, le Parti socialiste a de nouveau demandé au gouvernement de revoir son plan de relance en le portant à 50 milliards d'euros au lieu des 26 actuels. «La situation économique invalide les prévisions sur lesquelles ce plan est basé», a-t-il expliqué.
Feu d'artifice. Si la France dégringole, les signaux sont encore plus alarmants dans le reste de l'Europe. La zone euro qui en est déjà à son troisième trimestre consécutif de repli de l'activité a vu son PIB fondre de 1,5 % au q