La tempête menace, mais les pirates maintiennent le cap. Pas question de déposer les armes. Les trois fondateurs du plus célèbre des sites de partage de fichiers BitTorrent (un protocole d’échange de fichiers entre particuliers) l’ont fait savoir haut et fort : peu importe l’issue du procès qui s’ouvre aujourd’hui à Stockholm, en Suède, The Pirate Bay ne disparaîtra pas.
Hébergeur. Jugés pour «complicité d'infraction au droit d'auteur», Gottfrid Svartholm (24 ans), Peter Sunde (30 ans), Fredrik Neij (30 ans), ainsi qu'un homme d'affaires soupçonné de leur avoir apporté son soutien financier, risquent pourtant jusqu'à deux ans de prison. Sans compter le versement de 115 millions de couronnes (10,6 millions d'euros) de dommages et intérêts que leurs réclament une dizaine d'ayants droit, dont Warner Bros, MGM, Twentieth Century Fox et Columbia.
Mais rien n’est joué d’avance. Car si le téléchargement de contenus protégés est interdit par la loi en Suède depuis 2005, les trois pirates suédois estiment qu’ils n’ont commis aucune infraction. Leur défense : si The Pirate Bay est le premier serveur BitTorrent au monde, il n’héberge aucun contenu et n’enfreint donc aucune loi protégeant le droit d’auteur. C’est bien d’ailleurs ce qui embarrasse l’accusation puisque, après deux ans d’enquête et la saisie de 186 serveurs, le procès ne portera que sur 35 fichiers. Lancé en 2003, The Pirate Bay est aujourd’hui, avec son million d’utilisateurs quotidiens, l’un des 100 sites