Pourquoi l'autonomie des universités, idée séduisante en théorie, provoque-t-elle une telle colère ? Par quel prodige Nicolas Sarkozy et Valérie Pécresse ont-ils réussi à réunir tout le monde contre eux, des mandarins de gauche aux mandarins de droite, des étudiants aux jeunes enseignants chercheurs, sur ce qu'ils considèrent pourtant comme le «chantier prioritaire du quinquennat», la «priorité des priorités» ? Tout simplement parce que l'idéologie, l'incompétence et l'improvisation règnent en maître au sommet de l'Etat.
Cela n’avait strictement aucun sens de se lancer dans de telles réformes avec des moyens humains et financiers en baisse, ou au mieux en stagnation. On peut retourner les documents budgétaires dans tous les sens : la vérité est qu’il n’y a pas eu d’augmentation des moyens récurrents alloués aux universités, écoles et centres de recherches, contrairement à ce que prétend le pouvoir. La seule hausse significative provient de l’explosion du crédit impôt recherche (réduction d’impôt sur les bénéfices des sociétés, en fonction de leurs dépenses internes de recherche développement), mesure dont on peut discuter les mérites (a priori les effets d’aubaine semblent largement l’emporter), mais qui ne concerne aucunement les budgets des établissements d’enseignement supérieur et de recherche. Que Nicolas Sarkozy continue de prétendre le contraire ne fait que renforcer l’impression de mépris pour les universitaires qui, a priori, savent compter, et qui