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Libération

Les yachts Rodriguez touchent le fond

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VIP. Frappé par la crise, le leader mondial des bateaux de luxe voit ses ventes dégringoler.
publié le 17 février 2009 à 6h51
(mis à jour le 17 février 2009 à 6h51)

Amis pleins aux as, soyez solidaires : achetez un super-yacht de chez Rodriguez. Le fabricant cannois est au plus mal. Dernière tuile, annoncée vendredi 13 février, les ventes ont chuté de moitié au premier trimestre de l’exercice 2008-2009, d’octobre à décembre dernier : 41,7 millions d’euros, contre 84,6 un an plus tôt.

Pétés de thunes. Sur le marché de l'ultra-luxe, «de nombreux clients du groupe, atteints financièrement et psychologiquement par la crise, ont préféré différer l'achat de nouveaux bateaux», commente la société. Et l'avenir s'annonce aussi sombre : le carnet de commandes a baissé de 41 % entre février 2008 et 2009. La dégringolade continue. Le titre en Bourse a perdu plus de 90 % de sa valeur en 2008. L'action dépassait les 50 euros en 2006, elle se traîne autour de 3 euros. Rodriguez a annoncé, mi-décembre, qu'il ne respectait plus ses engagements bancaires. Il doit restructurer sa dette (150 millions d'euros) et en discute depuis deux mois avec ses banquiers. Le groupe, qui a perdu 47 millions d'euros en 2007-2008, espère passer février, point bas habituel de trésorerie, sans casse. Il a arrêté «temporairement» ou ralenti «fortement» la production d'unités qui ne se vendent plus.

La légende (et le portefeuille) de Gérard Rodriguez, le fondateur qu'on dit venu d'Espagne, voici cinquante ans, avec 300 pesetas en poche, en prennent un sacré coup. Le groupe valait plus de 750 millions d'euros en 2000, et la famille ent