Bernard Jullien, directeur du Gerpisa (Groupe d'études et de recherches permanent sur l'industrie et les salariés de l'automobile) à l'Université d'Evry-Val d'Essonne répond aux questions de Libération.fr.
Peut-on parler de la fin du secteur automobile américain ?
Il ne peut pas y avoir de fin sur un marché américain de 12 millions de véhicules. Un scénario à l'anglaise [où tous les constructeurs locaux ont été rachetés par des groupes étrangers, NDLR] n'est pas envisageable. Et puis il y a des arguments pour défendre General Motors (GM) et de Ford. Ils sont dominants en terme de volume. Leur présence, en dehors des Etats-Unis, sur les marchés émergents comme l'Amérique latine, est très convaincante. Ils ont un problème essentiellement américain.
Lequel ?
Leur problème, ce sont les light trucks, ces 4x4 SUV [Sport Utility Vehicle, gros véhicule de loisirs, NDLR]. Ce sont des véhicules très faciles à produire, vendus chers et très pauvres technologiquement parlant. Se lancer sur ce marché, c'était le plus sûr moyen de ne pas faire d'effort. Les constructeurs américains se sont laissé endormir et quand les Japonais sont arrivés sur ce marché, les Américains ont souffert.
Le management de ces entreprises est-il en cause ?
Tout à fait. Dans le cas de GM, on a géré la mondialisation de façon impériale plutôt que de la jouer modeste. On a confondu