Au moins on ne pourra pas reprocher à Nicolas Sarkozy son inconstance en matière de communication politique. A chaque rendez-vous avec l’opinion publique, le président de la République a pris l’habitude de venir avec son annonce du jour (ou son hochet, c’est selon). Ce sommet social n’aura pas échappé à cette manie. On pensait pourtant que la règle du jeu était connue de tous : une enveloppe de 1,4 milliard d’euros (soit les intérêts perçus cette année via les prêts aux banques) à se partager. Mais, coup de baguette magique, l’enveloppe a pris hier un opportuniste embonpoint en passant de 1,4 milliard à une fourchette comprise entre 1,6 et 2,6 milliards d’euros pour des mesures à tonalité exclusivement sociales.
Capitulation. Faut-il y voir alors une rupture dans la politique de relance du gouvernement ? Pas franchement. En tout cas, certainement pas dans le discours, puisque Sarkozy continue de s'arc-bouter derrière son refus de parler d'une possible «relance par la consommation». Comme si prononcer l'expression revenait à une capitulation politique, une façon de reconnaître que, oui, il manquait à son premier plan de relance de 26 milliards d'euros, exclusivement tourné sur l'investissement, un volet «consommation». Hier, le Président a joué les obstinés jusqu'au bout en déclarant que «nous misons tout sur l'investissement, la réforme, et la valorisation du travail». Comme monsieur Jourdain, Nicolas Sarkozy fait-il de la relance par la consommation