BRUXELLES (UE)
de notre correspondant
Pour la Commission européenne, le pacte de stabilité n’est pas enterré. Il est simplement entre parenthèses. En clair, dès que la crise sera terminée, les Etats de la zone euro devront purger rapidement leurs finances publiques et revenir sous le plafond des 3 % du PIB de déficit public.
Afin d’enfoncer le clou, Joaquín Almunia, le commissaire chargé des Affaires économiques et monétaires, a annoncé, hier, l’ouverture d’une «procédure pour déficit excessif» contre la France, l’Espagne, l’Irlande, la Grèce, la Lettonie et Malte, six pays dont les déficits ont déjà dépassé les 3 % en 2008. Dans le cas de la France, le déficit a été de 3,2 % et devrait atteindre 4,4 % en 2009, selon la France, 5,4 % selon la Commission. Pour Almunia, il ne s’agit pas de jouer au père Fouettard pour le plaisir, mais d’envoyer un signal aux marchés qui s’inquiètent de cette détérioration des finances publiques, comme en témoignent les taux d’intérêt de plus en plus élevés qu’ils exigent des Etats de la zone euro jugés les moins fiables (Grèce, Espagne, Irlande) pour leur prêter de l’argent. Reste que le message envoyé est pour le moins curieux au moment où la Commission enjoint aux Etats d’adopter des plans de relance représentant au moins 1,5 % de leur PIB, ce qui a pour conséquence logique de creuser le déficit et la dette publique.
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