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Le bras d’honneur de la Société générale

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Finance . La banque versera un dividende à ses actionnaires, faisant fi des injonctions de Sarkozy.
publié le 19 février 2009 à 6h51
(mis à jour le 19 février 2009 à 6h51)

La Société générale va-t-elle finir par dire merci à Jérôme Kerviel ? Grâce à son ex-trader, la banque au logo rouge et noir a réussi l’exploit, en pleine crise financière, d’afficher un bénéfice 2008 en très forte hausse : 2 milliards d’euros, contre 980 millions l’année dernière (la perte sur les positions de Kerviel ayant été comptabilisée dans les comptes 2007). Et, surtout, l’affaire l’a conduit, la première, à diminuer ses risques sur les marchés. Résultat, la filiale en banque d’investissement de la Société générale a gagné de l’argent au dernier trimestre 2008 (87 millions exactement). Alors que, dans le même temps, toute la finance s’effondrait et additionnait des pertes en milliards.

Artifice.Hier, en présentant les résultats au siège de la banque à La Défense, Frédéric Oudéa ne faisait cependant pas le fanfaron. Question de tempérament, sûrement, mais aussi parce que le directeur général sait que la Société générale a obtenu ces bons résultats en partie grâce à un artifice comptable. Comme l'y autorisent les autorités, et comme nombre de ses concurrents l'ont déjà fait, elle a «reclassé» pour 28,6 milliards d'actifs financiers. C'est-à-dire qu'elle a choisi de valoriser ces produits, non à leur valeur de marché, mais à leur valeur théorique. Sans ce tour de passe-passe légal, il aurait fallu déprécier les comptes de 1,5 milliard. Enfin, tout n'est pas rose dans le bilan de l'établissement financier. Certes, la banque de détail en France es