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«Si les bonus disparaissent, je change de carrière»

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L’idée d’un encadrement des primes est accueillie fraîchement dans les salles de marché.
publié le 20 février 2009 à 6h51
(mis à jour le 20 février 2009 à 6h51)

S'il y a bien un sujet tabou dans les salles de marchés c'est celui des bonus. «Ma "compensation", je veux bien vous en parler, mais anonymement, témoigne un trader. J'ai en effet signé un papier m'engageant à ne rien dévoiler de ce que je touche.» Dans le passé, cette culture du secret arrangeait bien les salariés du monde de la finance, qui n'avaient pas à se justifier de recevoir des énormes primes. Aujourd'hui, alors que ce système est contesté par les gouvernements, certains n'hésitent pas à parler, tant leur inquiétude est grande.

Meilleurs éléments. Pour cette année, chacun est conscient que, faute de résultats, il faudra se contenter de peu. «Recevoir un petit bonus pour 2008, je trouverais ça justifié. C'est la pire année qu'on ait connu», admet un trader français basé à Londres. Mais de là à ne rien toucher… «Le problème, c'est que certaines activités ont été très rentables l'an dernier, par exemple le courtage, alors que d'autres ont explosé en vol, comme le proprietary trading [quand la banque joue avec son propre argent, ndlr] ou les options exotiques, analyse un trader retraité qui travaille encore dans la finance. Faut-il payer ceux qui ont surperformé ? Si non, il y a un risque qu'ils partent à la concurrence.» En règle générale, le bonus pool, l'enveloppe allouée aux bonus, représente 50 % du résultat de la banque d'investissement. Mais, même en cas de perte, les banques ont dû ve