Sus aux bonus des traders ! Du Royaume-Uni aux Etats-Unis en passant par la France, les gouvernements pèsent pour mettre fin à une culture jugée responsable d'avoir déclenché la crise financière. La France, qui joue au bon élève de la refondation du capitalisme, a été la première à proposer de nouvelles règles. Mais elle n'est pas allée jusqu'à adopter une réforme législative. Le gouvernement s'est contenté de demander aux professionnels, via la Fédération bancaire française (FBF), un «code éthique». Ô surprise, le résultat n'est pas très contraignant. Et loin des proclamations matamores de Nicolas Sarkozy demandant ni plus ni moins que «l'interdiction» de ce système de rémunération.
Les nouvelles règles en matière de rémunération des «opérateurs de marché» prônées par la FBF ne comprennent ainsi aucun plafonnement. Il sera toujours possible de distribuer des primes de plusieurs millions. Et le public aura toujours autant de mal à être informé des montants versés. La FBF préconise la transparence, mais limitée au conseil d'administration. Seuls les administrateurs décideraient de la politique de rémunération des opérateurs et se verraient informés de sa «déclinaison au niveau individuel». La principale réforme prônée par la FBF concerne en fait le calcul de ces bonus et leur mode de distribution. La rémunération variable des traders devrait être fonction, non du gain à court terme, mais du «profit net» généré par leurs opérations. C'est-à-di