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Prochaine station, la déflation

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Selon les économistes, cette spirale de baisse généralisée est l’antichambre de la dépression.
publié le 21 février 2009 à 6h51

Pour un économiste, c'est le synonyme de cauchemar ou d'horreur. Cela s'appelle la déflation. Elle est présentée, dans les manuels d'économie, comme l'antichambre de la dépression généralisée. La dernière étape avant la catastrophe. «La déflation, spectre des années 30, est actée lorsqu'un pays connaît la baisse généralisée de tous les prix : salaires, immobiliers, matières premières, actions, prestations sociales, prix de ventes de produits… Rien ou presque n'échappe au phénomène», explique René Defossez économiste chez Natixis. C'est une sorte de spirale mortifère : à la chute de la demande correspond une chute des débouchés des entreprises qui voient leurs profits diminués. Pour restaurer leurs marges, les entreprises adoptent alors des politiques salariales rigoureuses avant de licencier… Ce qui réduit d'autant la demande, donc les prix baissent, les profits des entreprises avec et, au final, les salaires… Et c'est reparti pour un tour.

«A grand pas». Si bien que, en poussant son chariot, le consommateur fait ce calcul simple : pourquoi acheter aujourd'hui puisque demain tout cela coûtera moins cher ? «Dans ce cas, nous, les décideurs, sommes comme celui qui a perdu ses clefs dans la rue en pleine nuit et qui s'obstine à les chercher sous le lampadaire», confie Philippe Waechter, chef économiste chez Natexis Asset Management.

Certes, la spirale de baisse généralisée des prix tant redoutée n'est pas encore palpable dans les statistiques. «Mais elle a