François Pérol est l’archétype des membres de l’establishment financier à la française. Défenseur acharné de l’Etat un jour, prêt à faire de l’argent en se mettant au service du privé un autre jour. Secrétaire général adjoint de l’Elysée, chargé des affaires économiques, Pérol, grand conseiller de l’ombre du capitalisme hexagonal.
S’il prend la tête du nouvel ensemble, il en deviendra alors une figure éminente. Inspecteur des finances, Pérol a travaillé dans les services de Bercy, avant d’intégrer le cabinet de Francis Mer en 2002. Il y reste quelques années, fait la connaissance de Sarkozy (qui ne passe que quelques mois au ministère de l’Economie) et gère des dossiers sensibles, comme l’affaire Executive Life ou le sauvetage d’Alstom.
Pérol va ensuite pantoufler à la banque Rothschild, où il devient conseiller des patrons du CAC 40 sur les grandes fusions. On le retrouve déjà dans le dossier Natixis. En 2007, Claude Guéant, le secrétaire général de l'Elysée, vient le chercher pour composer l'équipe du Président. Pérol accepte. «Refuser n'aurait pas été cohérent, dira-t-il. Je ne pouvais pas, d'un côté, dire combien j'ai d'estime, de respect et d'admiration pour Sarkozy et, de l'autre, continuer à faire de l'argent chez Rothschild.»
A l’Elysée, il forme un attelage bancal avec Henri Guaino, l’autre conseiller économique de Sarkozy. Les deux hommes s’opposent ainsi sur le dossier Gaz de France. Guaino prêche pour une fusion avec EDF. Pérol pour un mariage avec