L’Union européenne va-t-elle résister aux coups de boutoir de la crise ? La question se pose alors que la récession atteint une ampleur sans précédent depuis la Seconde guerre mondiale, que les monnaies européennes, hors zone euro, sont violemment attaquées par les marchés (la livre sterling a perdu 30 % de sa valeur face à l’euro, le zloty polonais plus de 50 %, etc.), que la zone euro elle-même tangue, que le système bancaire de plusieurs pays européens, à l’Est mais aussi à l’Ouest, prend eau de toutes parts, que des tentations protectionnistes apparaissent ici ou là. L’heure de vérité semble avoir sonné pour une construction communautaire qui a été pensée pour temps calme, pas pour les tempêtes.
Incendie. Si des mécanismes de solidarité existent dans un Etat, ce n'est pas le cas au sein de l'Union. Le budget européen est limité à 1 % du PIB communautaire (environ 120 milliards d'euros) et surtout toutes les dépenses sont affectées par avance : l'Union ne peut donc pas voler au secours d'un Etat en difficulté. Cette absence de solidarité a atteint ses limites, notamment au sein de la zone euro : les marchés se méfient désormais des Etats jugés les plus fragiles (Grèce, Italie, Espagne, Irlande) et exigent des taux d'intérêt bien plus élevés que ceux demandés à l'Allemagne ou à la France pour leur prêter de l'argent, ce qui accroît leurs difficultés. Conscient des risques d'éclatement de la zone euro, le très orthodoxe ministre allemand des Finances, Peer S