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Libération

Ne nous fions pas aux banquiers

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publié le 24 février 2009 à 6h52
(mis à jour le 24 février 2009 à 6h52)

L’administration Obama hésite à nationaliser les banques (ou au moins certaines d’entre elles). Le mot nationalisation, jusqu’à récemment presque grossier dans le vocabulaire américain, a fait son entrée à la télévision et dans les journaux. Les premières concernées sont les deux plus grosses banques, Citibank et Bank of America, dont les cours en Bourse se sont effondrés suite aux rumeurs que le gouvernement pourrait bientôt en prendre le contrôle. Les républicains s’en étouffent, pour qui le plan de relance rapproche déjà dangereusement les Etats-Unis de l’Europe de l’Ouest, visiblement devenue le nouveau repoussoir communiste. Mais les économistes qui appellent à la nationalisation sont de plus en plus nombreux.

L’argument le plus entendu en faveur de la nationalisation des banques est comptable. Leurs pertes sont tellement importantes (l’époque des milliards est passée : nous comptons maintenant en trillions !) que seul le gouvernement est en position de sauver le système financier en investissant massivement dans les banques malades. A la fin de l’administration Bush, le plan Paulson prévoyait des prises de participations de l’Etat dans les banques sans recevoir de droits de vote. Mais les droits du contribuable doivent être protégés : l’Etat ne peut devenir actionnaire principal des banques sans s’assurer leur contrôle.

Il y a donc un autre argument, implicite ou explicite, en faveur de la nationalisation des banques : nous ne pouvons pas faire confiance aux banquiers po