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Libération

Un sauvetage schizophrène

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L’Etat pourrait devenir actionnaire du nouveau groupe bancaire.
publié le 24 février 2009 à 6h51
(mis à jour le 24 février 2009 à 6h51)

Plus ça va, plus la politique du gouvernement en matière de sauvetage des banques devient incompréhensible. Jusqu'à présent la ligne de défense de Bercy était la suivante : l'Etat n'entre pas au capital des banques (et donc n'exige pas la nomination d'administrateurs), car ces dernières ne sont pas en situation de faillite. A l'exception du cas particulier de Dexia. Mais le futur sauvetage Caisse d'épargne - Banque populaire vient tout remettre à plat. Ainsi, hier, Christine Lagarde, la ministre de l'Economie, a confirmé que l'Etat allait «injecter entre 2,5 et 5 milliards d'euros» sous la forme de «prêts subordonnés» dans le nouvel ensemble. Disposition prévue par la deuxième tranche du plan de sauvetage des banques déjà annoncée. Ces prêts pourront être convertis «en actions à échéance» si le groupe se retrouvait dans l'impossibilité de rembourser. Si tel était le cas, l'Etat pourrait devenir le premier actionnaire du nouvel ensemble avec environ 20 %. Mais si l'Etat a bien exigé la nomination de quatre administrateurs, il n'a pas obtenu que son entrée au capital puisse être associée à des droits de vote. En revanche, Nicolas Sarkozy a arraché la nomination de François Pérol, le secrétaire général adjoint de l'Elysée, à la tête du nouveau groupe. Résultat : on ne sait plus du tout où on en est. S'agit-il d'une nationalisation partielle ? Si oui, pourquoi ne pas demander des droits de vote et une minorité de blocage sur les principales décisions stratégiqu