En juillet, alors que la première tranche nucléaire EPR [réacteur pressurisé européen] était en chantier à Flamanville (Normandie), Nicolas Sarkozy a annoncé le projet d'un second EPR. L'électricien national EDF, qui affirmait pourtant que la France n'en avait pas besoin, s'est tout de même porté candidat pour le construire, suivi par GDF Suez. Le président de la République, hésitant entre les deux, envisageait du coup un troisième EPR (!) ce qui aurait permis d'en attribuer un à chacun. Nicolas Sarkozy vient de confirmer le lancement d'un second EPR, dont la réalisation est «confiée à EDF qui sera associée à GDF Suez». Mais quelle légitimité a-t-il pour décider de ces projets ? Aucune. Il s'agit en réalité d'un double déni de démocratie.
D’abord par une façon très personnelle de l’omniprésident d’ignorer la Programmation pluriannuelle des investissements de production d’électricité (PPI). Celle-ci, initiée par la loi du 6 février 2000 et élaborée par la Direction générale de l’énergie et des matières premières (DGEMP), fixe les investissements souhaitables en moyens de production d’électricité et leur répartition par filière (gaz, nucléaire, renouvelables) sur la base d’un bilan prévisionnel des besoins établi tous les deux ans. Or la PPI actuelle a entériné la mise en service d’un EPR, celui de Flamanville, et les évaluations en cours n’envisagent pas d’autre centrale nucléaire avant 2015-2020. Quelle que soit la critique que l’on peut avoir sur une PPI qui se cont