L
es mauvaises langues diront que Renault mange à tous les râteliers. L'intéressé dira plutôt qu'il fait appel à la «solidarité» de ses salariés pour traverser la tempête. Après avoir tiré sur la corde «Etat» et obtenu - entre autre - une revalorisation de sa prise en charge du chômage partiel (jusqu'à 80 % du montant de l'indemnisation légale), la direction du constructeur automobile demande à ses salariés, au premier titre desquels ses cadres et ingénieurs, de renoncer à une partie de leurs RTT. Et permettre ainsi d'indemniser le chômage partiel du personnel de production à 100 % du salaire net, au lieu des 75 % annoncés par Nicolas Sarkozy le 9 février.
Performances. Le «contrat social de crise», tel qu'il se fait appeler, laisse les syndicats circonspects. Il intervient en pleine négociation salariale - qui doit se clore le 10 mars - et alors que Renault ne prévoit aucune augmentation générale de salaire, aucune prime d'intéressement, pas plus que de prime de performance. «Pour 2009, ça fait déjà l'équivalent de près de deux mois et demi de salaire qu'on nous ampute», souligne Dominique Chauvin, du syndicat de cadres CFE-CGC.
En outre, Renault prévoit de mettre au chômage partiel ses cadres et ingénieurs, jusqu'alors épargnés, une vingtaine de jours en 2009. Le contrat social stipule que pour quatre jours chômés, un jour de RTT est prélevé. Grâce au fonds ainsi abondé, le personnel de production - qui devrait chômer une cinquantaine de jou