On paierait très cher pour savoir ce que François Pérol dit de toute cette affaire. Est-il encore capable de balancer une bonne blague ? Se lancerait-il dans une imitation poilante de Nicolas Sarkozy déclarant depuis Rome que la commission de déontologie «a donné son point de vue» et que non, «il n'y a pas de problème» ? Ou tournerait-il les talons en sifflotant du Joe Dassin ? Le pire, c'est qu'il serait capable de tout cela. «J'ai rien demandé à personne et on me traite de voleur et de hors-la-loi», a-t-il confié, dans un rire jaune, à un ami.
Car cet inspecteur des finances de 45 ans, fana de chanson française, qui a fait la pluie et le beau temps sur le capitalisme hexagonal depuis sept ans, a une rare qualité à cette altitude de responsabilités : l'humour. Sur lui et les autres. Avec un don certain pour l'imitation (de Sarkozy, Thierry Breton ou Giscard). Cette ironie lui sert au choix de protection ou de désamorçage face aux situations stressantes. «Cela peut paraître paradoxal pour quelqu'un qui est devenu le principal collaborateur de Sarkozy, mais il ne donne jamais l'impression de se prendre au sérieux», assure un ancien collègue. Du moins en apparence, car le secrétaire général adjoint de l'Elysée est trop intelligent pour ne pas avancer masqué derrière le paravent séduisant de son second degré.
Pragmatique. Raie stricte sur le côté, mais mèche qui a tendance à l'indiscipline, l'homme a des allures d'aristocrate a