Le moment est venu d'arrêter le saucisson, les sodas et autres sucreries qui ne font que boucher les artères, vient de prescrire le médecin-chef de Russie, Guennadi Onichtchenko, directeur du Service fédéral de protection des consommateurs. Après avoir longtemps tenté de cacher l'ampleur de la crise économique, les autorités reconnaissent maintenant que la Russie est prise à son tour dans la tourmente mondiale, mais tentent - par tous les moyens - de la rendre supportable au pays. Le docteur Onichtchenko a ainsi proposé une série de menus types, aussitôt baptisés «menus de crise» par la presse, qui devraient permettre au Russe moyen de se nourrir pour seulement 60 euros par mois. Ces dix dernières années, hommes et femmes russes ont grossi de deux kilos en moyenne, et les enfants de presque un kilo, souligne le médecin en chef, suggérant là qu'une petite période de diète ne serait pas malvenue. Il serait bon aussi de cesser d'éplucher les pommes de terre, poursuit le docteur Onichtchenko, rappelant que leur peau «concentre les éléments nutritifs les plus précieux».
Ces recettes ne seront pas de trop pour adoucir la crise qui frappe maintenant la Russie de plein fouet. La production industrielle a chuté de 16 % en janvier, et de semaine en semaine, les ministères révisent à la baisse les prévisions pour 2009. Le PIB devrait reculer de 2,2 % cette année, prévoit maintenant le gouvernement, et la production industrielle de 7,4 %. «La crise est loin de s'achever, ell