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Alcatel et Natixis goûtent au vertige des centimes

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Finance . Les cours des deux entreprises sont passés sous le seuil de 1 euro.
publié le 4 mars 2009 à 6h51

Est-ce le début de la fin pour Natixis et Alcatel-Lucent ? Les deux entreprises ont, à cause de la chute des marchés financiers, connu ce début de semaine le douloureux privilège de voir leurs cours boursiers tomber en dessous d'un euro. Et de se faire traiter de penny-stock, c'est-à-dire d'action dont le prix est inférieur à l'unité de compte (que ce soit le dollar, ou l'euro). Lundi, Natixis a chuté de 12,7 %, passant de 1,1 euro à 96 centimes, et valait hier soir 90 centimes. Mardi, Alcatel, qui cotait encore 1,02 euro la veille, a perdu 5,5 % pour terminer à 95 centimes. «Si elles vont sous zéro, est-ce qu'on leur devra en plus de l'argent ?» ironisait hier un internaute sur le site financier Boursorama.

Symptôme. En plus de susciter la moquerie, ce franchissement de seuil n'est pas anodin. Certes, avoir une action qui cote moins d'un euro, cela ne devrait a priori rien changer à sa solidité financière. Après tout, qu'une société ait dix millions d'actions à 1 euro, ou un million d'actions à 10 euros, cela revient strictement au même. Sa capitalisation boursière, qui mesure sa valeur sur les marchés, ne bouge pas. Oui, mais, psychologiquement, cela change tout. Le passage sous l'euro est d'abord un symptôme de la mauvaise santé des entreprises. Même s'il n'a pas fallu attendre ce début de semaine pour se rendre compte des déboires d'Alcatel ou Natixis. La filiale commune de Banque Populaire et Caisse d'épargne a été ainsi introduite il y a un peu plus