«T'aurais pas un Chiemgauer ?» A Prien am Chiemsee, à la frontière autrichienne, deux monnaies évoluent en parallèle depuis six ans : le bon vieil euro, et le Chiemgauer, une des 50 monnaies régionales qui circulent depuis le début du millénaire outre-Rhin aux côtés de l'euro. Le Kann was («tu peux faire quelque chose») à Bad Oldesloe dans le nord du pays, le Sterntaler à Berchtesgaden (dans le Land de Hesse), le Justus à Giessen (sud du pays), le Roland à Brême et le Chiemgauer en Bavière sont les plus répandues de ces monnaies. Toutes ont un objectif commun : soutenir l'économie régionale contre les méfaits de la globalisation.
Et toutes ou presque ont le vent en poupe avec la crise. Communiquant sur le thème du «on fait quelque chose pour notre région», et notamment en faveur de l'emploi. «L'idée est qu'une monnaie locale maintient les forces économiques dans la région et renforce les PME», explique Christian Gelleri, professeur d'économie dans une école alternative et initiateur du Chiemgauer.
Troc. Le mouvement a débuté en 2002 avec le Roland, à Brême. Le Chiemgauer suit début 2003. Aujourd'hui, le Chiemgauer est accepté par 600 entreprises dans la région, du coiffeur au conseiller fiscal. 300 000 euros circulent en Chiemgauer, en croissance continue (30 % l'an passé). La monnaie est échangeableà parité avec l'euro. A mi-chemin entre le troc et les bonus mis en place par des chaînes de distribution, ces monnaies sont légales. Le