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Libération
TRIBUNE

L’auto-illusionnisme néolibéral

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publié le 5 mars 2009 à 6h52
(mis à jour le 5 mars 2009 à 6h52)

Grégoire Biseau, rédacteur en chef adjoint du service économie de Libération, s'est attaqué à ce qui serait une «contre-vérité» diffusée par Olivier Besancenot et Benoît Hamon quant à l'évolution de la rémunération du capital et du travail en France (lire aussi ci-dessus et ci-contre). Notre journaliste économique ne remet pas en cause le fait que les salaires auraient perdu 10 points de PIB par rapport à 1982. Toutefois 1982 ne serait pas la bonne année de référence, mais un trompe-l'œil propre à une «habile mauvaise foi politicienne». Car les 75 % occupés en 1982 par les salaires dans le partage de la valeur ajoutée constitueraient «une exception», liée à «une spirale inflationniste». Depuis 1988, grâce (?) à «la politique de rigueur et de désindexation des salaires décidée par la gauche à partir de 1983», cette répartition retrouverait cependant un cours «stable» (est-ce à dire «normal» ? ou même «naturel» ?) de 65 % - 35 %.

Je ne discuterai pas ici des différentes façons possibles de calculer le partage de la valeur ajoutée, car cela ne concerne pas mon domaine de compétence, bien que cela devrait préoccuper un journaliste économique. Ne serait-on pas plutôt face à deux approches, adossées à des implicites intellectuels et sociaux différents ? Deux découpages temporels éclairant de manière distincte les chiffres actuels (comparer avec 1982 ou avec 1988) ? Dans la partition proposée entre «le normal» (les 65 %