Le vent a tourné pour Maria-Elisabeth Schaeffler qui se bat comme une diablesse pour sauver son entreprise. Au bord de la faillite, Schaeffler, fabricant allemand de roulements à billes pour l’industrie automobile (40 000 références à son catalogue), demande depuis des semaines l’intervention de l’Etat et cherche à négocier un nouveau répit avec les banques.
Unanime. Schaeffler, c'est 9 milliards d'euros de chiffre d'affaires et 500 millions à un milliard d'euros de bénéfices selon les estimations (l'entreprise ne publie pas de bilan détaillé). Un groupe inconnu du grand public jusqu'à l'annonce, l'été dernier, de la reprise du fabricant de pneus Continental, pourtant trois fois plus gros. Presse et analystes saluent alors à l'unanimité ce nouveau coup de la «veuve rusée», surnom donné outre-Rhin à la richissime propriétaire de l'entreprise, Maria-Elisabeth Schaeffler. Mais avec la crise, le rachat de «Conti», financé à crédit, s'avère désastreux. Endetté à hauteur de 1 milliard d'euros, le groupe est incapable de faire face à ses créances. En Allemagne, 80 000 emplois sont en jeu pour les deux entreprises, 220 000 à travers le monde. Jour après jour, le contrôle de Schaeffler échappe un peu plus à la famille.
Maria-Elisabeth Schaeffler, une Autrichienne issue d’une famille ruinée par la guerre, est entrée dans les affaires par veuvage. Elle a épousé à 22 ans le chef d’entreprise allemand Georg Schaeffler (condamné en 1949 pour avoir collaboré avec les nazis et employé