Les sondages sont formels : en Europe, les Français sont toujours plus angoissés que leurs voisins par mauvais temps économique et, face à la crise actuelle, la tendance ne se dément pas. Pour autant, les mêmes sondages montrent qu’ils ne font aucunement confiance au plan de relance de Nicolas Sarkozy ou à celui des socialistes. «Alors quoi ?» serait-on tenté de se demander. Alors, les Français s’adaptent, ils changent, ils évoluent. Sous la contrainte évidemment, avec des difficultés le plus souvent. Quelquefois, c’est à peine perceptible. Juste une envie de s’évader de la sinistrose en passant plus de temps au cinéma ou en redécouvrant les vertus d’un bon DVD en famille. On va moins au restaurant et on se fait des plats «discount» à la maison. On n’achète plus de voiture neuve. Mais souvent aussi, les signes sont ceux d’un changement plus profond, d’une réelle volonté de rebondir sur la crise pour façonner de nouveaux comportements. Refuser la consommation à outrance, mais consommer mieux, de façon plus responsable. Comme si l’on posait les contours de ce que d’aucuns ont déjà appelé la «nouvelle frugalité», ou encore le moyen de continuer à se faire plaisir, tout en échangeant les vêtements de ses enfants avec des amis ou en cultivant ses propres légumes. Une façon d’«être bien» qui n’a plus grand-chose à voir avec l’opulence ou le clinquant. Certains se redécouvrent économes par exemple, mais apprennent à mieux partager. Pour l’instant en tout cas, ils ne
EDITORIAL
S’adapter
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publié le 7 mars 2009 à 6h51
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