Malgré la crise, les réformes, toujours «d'actualité», restent conduites «au même rythme», a affirmé Nicolas Sarkozy lors de son intervention télévisée le mois dernier. En fait, en particulier après l'abandon du décret sur le statut des enseignants-chercheurs, il semble que les velléités réformatrices du Président soient bien écornées. Certes, la crise est passée par là, mais suffit-elle à expliquer ce début de chiraquisation ? Ce n'est pas le point de vue du livre des économistes Pierre Cahuc et André Zylberberg les Réformes ratées du président Sarkozy qui sort cette semaine chez Flammarion. Pour eux, la chiraquisation était déjà à l'œuvre avant la crise car même les premières réformes annoncées comme des succès ont été des échecs dans la mise en œuvre. Pierre Cahuc et André Zylberberg passent en revue un certain nombre des réformes phares du Président et leur analyse n'est pas tendre : «Les réformes réalisées dans le domaine économique et social ont essentiellement servi des intérêts particuliers aux dépens de l'intérêt général tout en menaçant la pérennité de notre Etat-providence.» Il ne s'agit pas d'un pamphlet polémique entaché d'antisarkozysme primaire mais d'une analyse économique très détaillée. Il n'y a pas non plus de remise en cause du bien fondé des objectifs déclarés (modernisation et libéralisation) des réformes dont certains d'ailleurs s'inspiraient des travaux des auteurs. La démonstration est d'autant plus crédible et percutante.
L’apparence du changement
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par Philippe MARTIN
publié le 10 mars 2009 à 6h53
(mis à jour le 10 mars 2009 à 6h53)
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