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Libération

Numéricable débordé par ses vendeurs et des alters

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Social. Attelage inédit pour un conflit interne au fournisseur d’accès.
publié le 10 mars 2009 à 6h52

La confusion est totale. Chez Numéricable, les salariés grévistes et la direction s'opposent depuis janvier dans un conflit violent dans lequel s'est invité un acteur surprise, un petit groupe bien organisé, nommé les Désobéissants. Hier matin, on a cru être arrivé au bout du feuilleton. Dans un communiqué aux accents de reddition, le fournisseur d'accès Internet annonçait avoir accepté l'intégralité des propositions du médiateur, appelé à l'aide pour gérer le conflit. Mais dans la soirée, Laurence Pasquet, déléguée syndicale centrale CGT chez Numéricable, a priori la mieux placée pour faire le point sur l'affaire, était particulièrement embarrassée. Elle a bien reçu par mail un protocole d'accord de fin de conflit, mais «je ne sais pas ce que veulent les grévistes et je vais m'en remettre à eux». La phrase sonne comme un aveu d'impuissance dans un conflit qui échappe aux normes.

A l'origine, un mouvement dur lancé par quelques dizaines de vendeurs à domicile, salariés par Numéricable et fortement rémunérés à la commission. Pointé du doigt pour ses méthodes agressives de vente, le fournisseur d'accès a décidé de durcir ses contrôles avant de verser au vendeur sa commission : vérification que l'abonné a bien signé son contrat en connaissance de cause, donné son RIB… Du coup, explique-t-on à la CFDT, «les bons vendeurs, qui se faisaient au-delà de 4 000 euros nets, ne tournent plus qu'à 1 800, 2 000 euros». D'où la décision d'une bonne fraction d'entre eux de négo