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Libération

Bataille navale à Marseille

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Port. Les chantiers de réparation sont placés en liquidation judiciaire.
publié le 11 mars 2009 à 6h52

Marseille mérite bien son surnom de «grand port malade», détournement de sa nouvelle appellation de Grand Port maritime de Marseille (GPMM). Car le premier port français souffre toujours des mêmes maux : des rapports sociaux tendus sur fond de baisse d’activité. Hier, le tribunal de commerce a ouvert une procédure de liquidation judiciaire contre le dernier chantier marseillais de réparation navale, l’UNM (Union naval Marseille) : 130 emplois sont concernés et plus de 400 autres dans la sous-traitance. La liquidation de l’UNM, qui appartient au groupe espagnol Boluda, fait suite à un bras de fer avec le syndicat majoritaire.

L’UNM a licencié en février sept salariés, accusés d’avoir empêché des sous-traitants de travailler sur le site. La CGT contestait cette version et exigeait leur réintégration. La direction a préféré mettre la clé sous la porte. Le syndicat y voit surtout un prétexte infondé. Hier matin, le climat s’est encore tendu quand les forces de l’ordre sont intervenues pour déloger sans violence certains salariés de l’UNM qui bloquaient depuis samedi un ferry à quai. Conséquence : les agents portuaires CGT ont, pendant quelques heures, paralysé les entrées du port, jusqu’à la mi-journée.

Depuis des mois, le patronat accuse la CGT de torpiller l'activité avec des grèves sporadiques de grutiers et d'agents de maintenance. Objectif : empêcher l'application de la réforme portuaire votée en 2008, qui transfère au privé une partie des personnels et des outillages jusqu'i