Menu
Libération
INTERVIEW

Faux rosé: «Apparemment, la France a changé d'avis»

Article réservé aux abonnés
Michael Mann, porte-parole du commissaire européen à l'Agriculture, rappelle que la France avait approuvé, lors d'un vote indicatif fin janvier, un projet de règlement européen autorisant le mélange de vin rouge et blanc pour faire du rosé.
A Chilean worker carriers cabernet sauvignon grapes during the harvest at Santa Rita vineyard, 40km south of Santiago, April 2, 2004. Chile's grape harvest was earlier than usual this year after a hot, dry summer, but winemakers say that could mean that 2004 will be a vintage to remember for its higher quality. Chile the world's 11th wine-producing nation, is on a track to produce less wine this year but of better quality, the country's wine industry officials agree. Last year Chile wine export revenue jumped 11.5 percent to $671 million, and the volume of wine shipped out of the country rose 13 percent as additional vineyards planted in the 1990s boom matured and produced more fruit. REUTERS/Carlos Barria FEATURE-CHILE-WINE PP04050011 CB (REUTERS)
par Recueilli par PHILIPPE BROCHEN
publié le 11 mars 2009 à 12h07
(mis à jour le 11 mars 2009 à 12h13)

Quelle est la genèse de ce projet?

Actuellement, le coupage est interdit pour les vins de table, mais il est autorisé pour certains vins de qualité. Certaines appelations, comme le champagne, l'autorisent. C'était une demande de la fédération européenne des producteurs de vin. Cette pratique est reconnue et autorisée par l'OIV (Organisation internationale pour le vin). Selon elle, «cela laisse plus de souplesse pour les producteurs et diminue les coûts de production». Fin janvier, les Etats membres, France y compris, ont adopté un projet de règlement dans ce sens. Le vote indicatif a été favorable, même la France a voté pour.

Quelle est l'objectif de ce changement de réglementation?

Le but est d'améliorer la qualité du vin pour concurrencer les pays du sud. On veut aussi pouvoir faire la même chose que l'Australie et les Etats-Unis, qui ont déjà recours à ce type de pratique. Mais on ne veut pas que la réputation des vins européens soit affaiblie par ce que nous faisons. Et on ne veut pas forcer les gens à faire du rosé comme ça. Juste leur donner la possibilité de le faire s'ils le souhaitent.

Quelle est la suite des opérations?

La Commission européenne met sur la table une proposition pour appliquer les règles détaillées de cette réforme, c'est-à-dire les règlements d'application. On doit informer les partenaires commerciaux à l'OMC, à Genève: ils ont jusqu'au 18 avril pour donner un commentaire sur cette modification de règlem