Il est pour. Pour l'émancipation «intellectuallo-émotionnelle» par la culture, la diffusion «maximale» de la connaissance et pour la loi «Création et Internet» antipiratage qui débarque demain à l'Assemblée nationale. Contre «l'opulence matérielle foireuse» de la société de consommation, les robinets d'eau tiède à la TF1 et Yahoo! Actualités et la «démagogie insupportable», décoche-t-il, de ceux qui invoquent à tout bout de champ leurs droits fondamentaux à propos d'une éventuelle coupure temporaire de leur accès à l'Internet domiciliaire. Patron de Wagram Music, la première des maisons de disques indépendantes en France, Stéphane Bourdoiseau n'est pas du genre à se gargariser de tableaux Excel et de courbes de résultats pour vanter son aussi remarquable qu'improbable parcours professionnel.
Tenue ultradécontractée, limite négligé dans son éternel caban bleu marine, ce patron d'une PME de 145 salariés, qui émarge à 10 000 euros brut par mois, dégaine les grands mots dès qu'il s'agit de défendre son métier. «La création, assène-t-il très sérieusement, est un élément hyperimportant pour la démocratie. La société doit chercher à assurer un modèle économique à ceux que cette création fait croûter. Sauf à en revenir à un monde d'avant le droit d'auteur, porte ouverte à toutes les régressions.»
Il est comme ça, Bourdoiseau. Pas grande gueule mais entier et passionné, vous expliquant avec lyrisme les raisons qui l'ont poussé à oeuvrer au déve