«Scandaleux.» Une fois n'est pas coutume, le secrétaire d'Etat à l'Emploi et les salariés de Total en colère ont utilisé le même mot, hier, pour exprimer leur indignation devant les deux plans sociaux annoncés simultanément par le groupe pétrolier : un premier plan dit «de consolidation» de la pétrochimie qui entraîne la suppression de 306 postes d'ici à 2012 dans ce secteur, dont 130 sur le site de Gonfreville (Seine-Maritime). Et un second dit «d'adaptation» du raffinage en France, qui se traduira par la suppression de 249 postes d'ici à 2013, dont 199 sur le même site de Gonfreville (lire ci-contre).
Martinet. Pourquoi ces plans seraient-ils plus scandaleux que tous ceux annoncés en cascade depuis le début de l'année dans l'automobile ou le textile ? Parce que Total a explosé toutes les prévisions en annonçant pour 2008 le plus gros profit jamais réalisé par un groupe français, à 13,9 milliards d'euros, en hausse de 14 % sur un an. Un profit qui rend indécente la moindre annonce de plan social.
«En cette période de crise, beaucoup d'entreprises sont dans des situations dures, ne font plus de bénéfices, ont des chiffres d'affaires dégradés, et font pour autant tous les efforts possibles pour garder leurs salariés, notamment dans les PME, s'est enflammé hier le secrétaire d'Etat à l'Emploi, Laurent Wauquiez. Qu'un groupe comme Total qui fait plusieurs milliards de bénéfice ne soit pas capable dans cette pério