De retour de La Réunion, où il vient d'inaugurer 15 magasins dans un contexte de manifestations contre la vie chère, Michel-Edouard Leclerc descend à peine de l'avion et m'a donné rendez-vous au café parisien Les Editeurs. Celui qui, aux Réunionnais, a affirmé n'être «ni le Messie ni le Medef» me confie, à la fin de notre rencontre, qu'il a un roman en chantier. Interview d'un manager qui a toujours rêvé d'être un écrivain par un écrivain qui aurait pu devenir un manager.
Comment expliquer que les prix soient aussi élevés ?
Ils sont en train de baisser, avec la loi de modernisation de l’économie (LME). Il y a un temps pour tout. Mais ce qui est négocié ne sera applicable que courant 2009. On ne peut pas mettre la charrue avant les bœufs, car il y a un cadre légal à respecter. Nous avons signé des accords qui sont insuffisants. D’ailleurs, je dois reconvoquer Kraft-Jacob, Kellogs, Coca-Cola, Nestlé. Tous n’ont pas joué le jeu, mais globalement, on va avoir l’impact du retournement du marché des matières premières.
Mais les enquêtes réalisées par Que choisir tendent à prouver que la loi LME n’a pas fait baisser les prix ?
Ces études sont pleines de mauvaise foi et de médiocrité. La loi dit qu'elle s'applique à la négociation tarifaire 2009 : dire que les prix n'ont pas baissé en 2008, c'est une sacrée manipulation. Et ce n'est pas vrai. Nous avons anticipé cette baisse. Ce qui m'a valu d'être visé par le député Charié [Jean-Paul Charié, UMP, ndlr], porte-parole de l'industrie agroalimentaire. Les prix dans nos centres ont commencé à chuter.
Donc, quand Charié évoque des marges à 25 %, il ment ?
Il ment. D’abord, il a dit que nos contrats n’étaient pas négociables. Il n’y a pas d