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REPORTAGE

A la Fnac Bastille, le combat des 60 salariés qui refusent la fermeture de leur magasin

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L'enseigne supprime 400 postes en France: 200 à Paris, 50 au siège et 150 en province. A Bastille, les 60 salariés vont être invités avant fin 2009 à oeuvrer dans d'autres enseignes parisiennes ou en banlieue. Ils tentent de résister.
par PHILIPPE BROCHEN
publié le 13 mars 2009 à 18h08
(mis à jour le 13 mars 2009 à 18h14)

François Pinault, propriétaire de la Fnac, a beau également posséder l'hebdomadaire le Point, il y a des moments où la liberté de la presse n'est pas une priorité. Il est 15h30 ce vendredi à la Fnac Bastille, à Paris (XIIe), et le service de sécurité interdit – poliment - au journaliste de parler aux (très rares) clients présents pour leur demander leur sentiment sur ce qui se passe dehors. Il faut dire que si le magasin, qui vend essentiellement des CD et des DVD musicaux, est quasi désert, c'est que le personnel occupe le parvis. En grève depuis 13 heures contre la fermeture pure et simple de son lieu de travail.

En France, la Fnac va supprimer 400 postes: 200 à Paris, 50 au siège et 150 en province. A Bastille, les 60 salariés vont être invités avant la fin de l'année à aller oeuvrer d'autres enseignes parisiennes ou en banlieue: la Fnac possède 25 enseignes à Paris et en grande couronne parisienne. Car si leurs postes sont supprimés, ils ne seront pas licenciés. «J'ai déjà connu cette situation il y a trois ans quand la Fnac Italiens a fermé, indique Fatiha, salariée de la Fnac depuis dix-neuf ans. C'était le même scénario qu'ici: on faisait quasiment exclusivement de la musique. A la différence que le magasin a perdu de l'argent dès son ouverture. Et ça a duré quinze ans. Le loyer était trop cher et l'amplitude horaire d'ouverture dans un quartier peu fréquenté coûtait très cher. L'histoire s'est achevée en avril 2006.»

«500.000 euros de pertes»

Trois ans plus tard, le coût