Ses connaissances disent de lui qu’il adorait être adulé. Bernard Madoff, l’auteur de la plus vaste fraude financière de l’histoire, dont le montant est désormais estimé à 65 milliards de dollars, avait même poussé l’arrogance jusqu’à n’accepter que les investisseurs prouvant qu’ils finançaient des œuvres de bienfaisance.
Hier pourtant, alors qu'il comparaissait devant le juge Denny Chin à Manhattan pour son «plaider-coupable», Bernard Madoff, droit comme un i et mal à l'aise dans son costume anthracite, avait perdu de sa superbe. A deux reprises, il a été sommé par le juge de «parler plus fort». Son plaider-coupable a été accepté et le juge a ordonné dans le même temps son incarcération immédiate. La sentence du juge sera prononcée le 16 juin. Malgré le plaidoyer de son avocat, Ira Sorkin, en faveur de la prolongation de sa liberté sous caution, le juge a cette fois estimé que le risque de fuite était trop grand. «Il a des raisons de fuir, il a les moyens de fuir […], j'ordonne l'annulation de la liberté sous caution», a déclaré le magistrat sous les hourras et les applaudissements de la petite vingtaine de victimes présentes. «Merci Monsieur Litt [le procureur, ndlr]», a hurlé l'un d'entre eux, rapidement rappelé à l'ordre par le juge.
«Complot». La décision à peine prononcée, Madoff était menotté et rapidement escorté par plusieurs policiers hors du tribunal. Trois mois après avoir confessé à ses fils sa fraude pyramidale, le financier, qu