«Le timing est presque parfait», dit-il. Oui, il l'est, quand on milite, comme John Christensen, dans l'anonymat depuis trop longtemps, pour changer les rouages de la finance internationale hors-sol. A commencer par «les centres financiers offshore, cette face cachée de l'industrie de l'évasion fiscale». Il est surtout presque parfait quand on voit les global leaders en appeler à une régulation plus stricte du système financier… Le fondateur, il y a sept ans, de Tax Justice Network (TJN) - le réseau de référence sur la question-clé où gravitent économistes, juristes, financiers -, n'attend pourtant pas «grand-chose du raout du G20», le 2 avril. A la faveur de la crise, les grands de ce monde peuvent bien avoir récupéré une partie du langage alter, ils se paient «de mots». «La vérité, c'est que les gouvernements ne savent pas quoi faire. Qu'ils sont prisonniers de leur environnement, de leur culture, de leurs vieilles idées. Que la crise à venir sera, elle, démocratique…»
Purgatoire. Malgré l'urgence, John Christensen prend son temps. A 53 ans, il sait que le basculement vers un monde gravitant moins autour du triptyque opacité-cupidité-rapacité ne se fera pas du jour au lendemain. Selon les calculs de son réseau, «les centres offshore abritent plus de 11 500 milliards de dollars [plus de 9 000 milliards d'euros, ndlr]. Ce qui fait perdre, chaque année, 250 milliards de dollars de revenus fiscaux aux Etats».
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