Il avait vérifié la météo, il ferait beau ce mercredi. Bon pour les caméras ça. Sur l'esplanade de La Défense, au milieu des costumes-cravates pressés, il s'est installé avec un carton de 500 CV, une pancarte «Jeune diplômé en solde - Faites une offre» et un discours de VRP. Il avait recruté un copain cameraman pour immortaliser l'instant au cas où les médias n'auraient pas mordu à l'hameçon. Le copain a filmé mais aurait aussi bien pu s'en passer, des dizaines de télés s'en sont chargées.

Au début, on a d'abord jeté un oeil distrait sur cet énième candidat au quart d'heure de gloire. D'autres avant lui avaient expérimenté le procédé : un cadre de Wall Street s'était vendu à la criée, un Australien s'était mis en vente sur eBay. Et cet homme-sandwich qui a fait le tour de France à vélo avec une pancarte «30 villes pour trouver du travail», dont Yannick Miel dit s'être inspiré.

Et puis Martin Hirsch a surgi et ce qui aurait pu n'être qu'un coup de pub pour un jeune chômeur est devenu un beau coup de com pour le ministre. En deux minutes, devant les caméras, voilà le haut-commissaire à la Jeunesse qui propose tout bonnement à ce jeune type aux airs de premier de la classe ce qu'il cherchait : du boulot. Pour un CDD, mais en temps de crise. Un entretien le lendemain à la première heure pour conclure le contrat (un CDD de quatre mois) et le salaire (1 500 euros net), et le voilà, à 23 ans, propulsé chargé de mission. Moralité, il suffit d'un peu de battage médiatique