Menu
Libération

Rafale Partners, puits sans fonds

Article réservé aux abonnés
Exemple d’un montage financier du système Madoff, domicilié dans un paradis fiscal britannique.
publié le 13 mars 2009 à 6h51

Rafale Partners. Un exemple parmi d’autres de fonds gorgés d’actifs Madoff. Ou comment des investisseurs européens, n’ayant à première vue aucun lien avec le financier new-yorkais et croyant investir dans du solide, se retrouvent avec leurs économies envolées. Une mésaventure qui permet de comprendre en quoi cette affaire d’escroquerie est symbolique des dérives de la finance.

Rafale Partners est en effet un pur produit du savoir-faire des paradis fiscaux (lire aussi pages 18 et 19). Son pedigree semble impeccable. Les deux banques qui en font la promotion, Dexia et le Crédit agricole, sont toutes les deux françaises et offrent donc les meilleures garanties. Mais ce sont leurs filiales, installées dans des territoires peu regardants sur la protection des épargnants, qui sont à la manœuvre. Au Luxembourg pour Dexia, en Suisse pour le Crédit agricole Indosuez. Et surtout, le fonds, qui est géré par un conseil d’administration localisé aux Pays-Bas, est enregistré aux îles Vierges. Tout comme son commissaire aux comptes, BDO Binder Limited. Qu’y a-t-il exactement dedans ? La plaquette ne le dit pas, mais il est en fait investi dans des fonds Madoff. Et va se révéler un gouffre pour de nombreux investisseurs.

Déroute.Ainsi Monsieur D., qui préfère rester anonyme. Ce Français installé à Londres a son compte bancaire au Luxembourg, chez Dexia Private Banking. Un beau matin - c'était en 2005 -, son conseiller l'invite à souscrire du Rafale Partners. C'était «pour sa perform