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Libération
Analyse

Une fraude à l’ampleur non mesurée

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Le financier revendiquait un portefeuille de 65 milliards. La justice n’a retrouvé que 950 millions.
publié le 13 mars 2009 à 6h51

Depuis l'arrestation de Bernard Madoff le 11 décembre, l'enquête du FBI a permis d'en savoir un peu plus sur la manière dont la «plus grosse escroquerie de l'histoire de la finance» a été menée, mais de nombreux mystères subsistent encore. Et il n'est pas certain que le procès qui a débuté hier, puisse établir toute la vérité du dossier.

Première confirmation : la fraude est bien un «schéma de Ponzi». Comme son prédécesseur italo-américain, Charles Ponzi, qui avait grugé dans les années 1920 des milliers investisseurs, Madoff distribuait chaque année des rendements importants à ses clients en piochant dans l’argent de nouveaux investisseurs. Et en gardant une petite part pour lui. Une arnaque d’une simplicité enfantine.

Evaluation. Mais on ne sait toujours pas quand Madoff a commencé la fraude, même si l'intéressé a déclaré hier avoir commencé à tricher dans les années 1990, soi-disant parce qu'il n'arrivait pas à obtenir les rendements promis aux investisseurs.

On ne connaît pas non plus l'ampleur exacte de la fraude. En novembre, quelques semaines avant que l'affaire n'éclate, Madoff, dans une lettre à ses 4 800 clients, revendiquait gérer un portefeuille de 64,8 milliards de dollars. Soit 15 milliards de plus que les 50 milliards de dollars évoqués par Madoff lui-même dans un premier temps. Mais cette évaluation fictive tenait compte des sommes apportées par ses clients, ainsi que ce qu'elles auraient soi-disant rapporté, Madoff affichant un retour sur investis